top of page
magendie.jpg

Paul Magendie peignant au Luxembourg – Aquarelle sur papier – 36 cm x 56 cm

François Speich et l’aquarelle, par Paul MAGENDIE

François Speich donne à l'aquarelle de paysage une contribution énergique où la touche concise sait dire avec simplicité l'espace et la lumière. Dans la facture visible, les tâches aqueuses de son expression, presque jetées nonchalamment, nous plongent dans une impression de réel, une atmosphère, une température, là où il était à instant de sa vision. 

 À ce style enlevé s'ajoute un plaisir patent de la composition : ici le pan de mur d'une église obscurcit une large part de la page pour que cette bande qui reste devienne lumière, là deux trois arbres se juxtaposent horizontalement si simplement qu’on n’ose pas demander pourquoi. 

Technique trop souvent délaissée pour sa connotation désuète, François Speich rend à l'aquarelle ses lettres de modernité. Il ne le fait pas explicitement ou de manière démonstrative par le choix des sujets, mais sensiblement dans une manière qui sent l'actuel, pas reporter ni provoquant, mais simplement d'aujourd'hui. 

Une œuvre qui vient du plaisir.

Paul Magendie est né à Paris en 1978. Initié à la pratique du trompe-l’œil de chevalet par Pierre GILOU, il poursuit sa formation à l'école des Beaux-Arts de Paris dans les ateliers de Pierre CARRON et Pat ANDREA. Ayant soutenu une thèse de doctorat en arts plastiques et sciences de l'art, il enseigne actuellement à Paris la philosophie esthétique ainsi que le dessin.

François Speich vu par Laurent Quivogne : Voyage vers la liberté

60 ans que je fais attention aux autres, dit François. 60 ans de recherche d’arrangements, plutôt que de conflits, de recherche d’harmonie. Cette recherche dans la vie comme en peinture, avec une grande sensibilité portée à la lumière, aux couleurs, à la composition. Pour exprimer ce que je sens, dit-il, et l’essence des choses, l’essence de ce que je vois. J’aime beaucoup les voyages, ajoute François. Notamment l’Italie où il va toujours souvent. L’Italie, pays de lumière, une destination de prédilection pour les lorrains tels que moi, ajoute-t-il, citant l’épisode du duc de Lorraine devenant duc de Toscane. Atavisme lorrain. 

Aujourd’hui, cependant, une envie émerge de quelque chose de différent, peut-être moins arrangeant, moins harmonieux ; François travaille à exprimer quelque chose de plus intime, de plus caché, de plus difficile aussi, et peut-être de moins lumineux. Un quelque chose qu’il aurait caché pendant 60 ans. Une nouvelle forme pour un fond encore inexprimé, une nouvelle forme comme une libération. Peut-être que les deuils que François a endurés n’y sont pas étrangers. Le deuil de son père et le deuil de celui qui m’a, dit-il, le plus influencé en peinture. Son père dans la vie et son père en peinture. De celui-ci, il dit qu’ils ont fait ensemble sa dernière exposition, fin 2016, comme on dit qu’on a vécu les derniers instants avec son père. 

Au lendemain de notre entretien, François part en voyage ; un voyage quelque part dans le monde, quelque part à l’intérieur de lui-même, vers d’autres formes ; un voyage vers la liberté.

Laurent Quivogne est écrivain, coach et thérapeute

bottom of page